C'était une journée qui avait commencé de manière tout à fait
classique. Je m'étais levée dans mon petit appartement de banlieue
parisienne, je ne me souviens plus le jour précis, mais je sais que les
beaux jours revenaient. La lumière filtrait à travers les rideaux blancs
de mon logement à Noisy-le-grand, et un beau soleil éclairait une
journée qui se promettait d'être radieuse. Si j'avais su ce qui allait
se passer, je crois que je serais resté couchée ce jour-là. Mon
appartement, au troisième étage d'un immeuble était plutôt spacieux pour
une femme seule, cent-cinquante mètres carrés ! Le rêve. Cinq pièces :
salon, cuisine, chambre à coucher, sanitaires et un bureau qui me sert
aussi de débarras. J'avais arrangé chaque pièce pour qu'elles aient des
ambiances provenant de divers pays du monde. Pour la chambre où
j'émergeais doucement du monde onirique, c'était dans le style
asiatique, fait de blanc et de bois. En chemise de nuit, je m'étais
levée et étais sortie en marchant sur l'épaisse moquette couleur de
neige. Mes pieds s'enfonçaient sans bruits tandis que d'un œil,
j'identifiais la petite statue asiatique d'un homme ventru et rieur.
« - Tu dois être le seul homme que je garde dans ma chambre plus d'une nuit. » Lui dis-je en souriant, et en me remémorant un bref instant ma dernière conquête en boite de nuit. Je sais que ça peu sembler étrange, une fille qui drague pour une relation ponctuelle, mais je revendique une égalité des sexes totale.
Ma chambre est accolée au balcon, ce qui me permet de me réveiller avec le soleil, et sans réveille-matin. Elle est blanche, avec un futon deux places et une petite table basse sur laquelle la statuette est posée. Ma penderie est intégrée dans l'un des murs, et masquée comme les portes coulissantes en bois et papier fin comme dans les demeures japonaises. Sur les murs, des dessins de bambous verts et monochromes donnaient à la pièce un aspect calme et reposant. De part et d'autre de mon lit, des représentations de benzaiten jouant de la musique sur différents instruments, dansèrent sur leurs support plus long que large quand j'ouvris la fenêtre.
Après une tasse de café de la veille, réchauffé au micro-ondes dans une cuisine à la décoration marocaine, où les murs, entre l'orange et le brun, peints au chiffons, reposaient mes yeux après la blancheur immaculée du blanc. J'aimais le patchwork de couleurs chaudes de cette pièce. Je dois bien l'avouer, ce qui m'avait posé le plus de problèmes, ce fut l'électroménager. Mais c'était chose réglée. Tout s'intégrait correctement. Je pris ensuite ma douche dans la petite salle de bain au style vénitien. Les murs étaient recouverts de personnages masqués, colorés, et élégants. Rapidement, la buée de la douche chaude se condensa sur les parois de carrelage peints. Je sorti et me retrouvais nue devant mon miroir encore embué. Malgré cela, je me mis à contempler les avantages et les défauts de mon corps. Pour une femme de trente-cinq ans, je me trouvais plutôt bien, allez, sept sur dix sur l'échelle des bombes. J'avais quelques formes, liées à la sédentarisation de mon métier. Malgré de fréquents passages dans les salles de sports, j'avais des difficultés à les faire disparaître. Des cheveux noirs et lisses effleuraient doucement mes épaules de couleurs blanches. Intérieurement, je me dis que quelques vacances me seraient profitables, de préférence avec une agence de voyage pour célibataires. Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable après tout : avec un peu de chance, je trouverai une personne avec qui partager ma vie. Mon visage, fin, et blanc, me demandait lui aussi un peu de rayonnement, de préférence, différent de celui produit par l'écran de mon ordinateur. Dans le miroir, je croisai mon propre regard, mes pupilles se resserrèrent dans cette étrange impression de se dire : je ressemble à ça... Mais mes yeux bruns ne pouvaient pas modifier la réalité d'une simple pensée.
Rassurée sur certains aspects physique et plus soucieuse de certains autres, je quittais la pièce pour retourner dans la chambre m'habiller. Dans mon (ancien) métier, je me devais d'être toujours élégante, et sérieuse. Après avoir choisi des sous-vêtements conçu pour le sport, pour l'aspect confort (bien m'en pris !), Je sortit de l'armoire à glissière un ensemble tailleur et pantalon bleu marine, avec une chemise blanche ce serait parfait. Des souliers dans les mêmes tons complétaient la tenue. J'attrapais mon sac dans l'entrée avant de sortir de l'appartement. Dans l'ascenseur, j'allumais mon smartphone, utilitaire vital à la vie moderne. Yasmina , ma collègue de bureau, et chef, m'avait déjà envoyé deux messages, le premier pour me dire que M.Trucheau, boulanger de son état, était arrivé pour me rencontrer. Le second, pour me dire qu'il voulait que je maquille ses comptes. J'ai une certaine déontologie, et il est hors de question pour moi de maquiller autre chose que mon visage, et encore, légèrement. Je rejoignis rapidement mon cabinet comptable, et j'y entrais à mon heure habituelle, aux alentours de dix heures du matin.
C'était un cabinet comptable tout ce qu'il y avait de plus banal, avec des murs blancs et la secrétaire derrière un petit pupitre en bois laqué. Le sol en moquette bleu masquait suffisamment le bruit des pas dans une entrée moderne avec des copies de tableaux de Dali aux murs.
« - Bonjour Marine. Comment vas-tu ? Ai-je demandé en prenant le courrier dans ma bannette, tout en évitant de la voir retirer le MP3 de ses oreilles.
- Bonjour Lena, ça pourrait aller mieux... Y'a un client pas content qui t'attend en salle d'attente.
- Ok, je m'en occupe. Et sois plus discrète avec ton baladeur, tu sais ce qui se passera si la boss t'attrape avec ça sur les oreilles ?
- Oui oui... » répondit-elle mollement en remettant l'oreillette à sa place, dans le creux de son oreille tandis que j'allais à la salle d'attente.
« - Monsieur Trucheau ? »
Un homme rondouillard se leva. Je jugeais du personnage alors que celui-ci se dirigeais vers moi. Il portait une chemise blanche à manches courtes avec de fines rayures bleues, ainsi qu'un pantalon de velours et des chaussures en cuir. Il était du type hispanique, avec la tête, mal rasée, aussi ronde que son ventre. Sa toison pectorale, que certaines femmes auraient pris pour une preuve de virilité, ne pouvaient cacher la chaine en or avec un christ au bout. Les poils couraient ensuite sur les bras jusqu'à une gourmette d'un coté, une montre de l'autre. L'homme m'adressa un grand sourire en me disant « Bonjour » sans aucun accent.
Il me tendit la main que je refusais, et, sans même l'emmener dans le bureau, je lui posais la question qui fâche :
« - Alors, est-ce que vous avez enfin mis en place des solutions pour pallier aux pertes financières de votre entreprise.
- Oui, mais ça n'a pas marché. J'espère pouvoir m'arranger avec vous pour que cela ne se voit pas.
- Commencez par me dire ce que vous avez changé dans la gestion de votre entreprise. »
Alors que l'homme gardait le silence, je compris qu'il cherchait une réponse. C'était triste de voir une entreprise familiale couler, mais que pouvais-je y faire, conseiller ? Ca faisait des mois que je m'y employais.
« - Tu dois être le seul homme que je garde dans ma chambre plus d'une nuit. » Lui dis-je en souriant, et en me remémorant un bref instant ma dernière conquête en boite de nuit. Je sais que ça peu sembler étrange, une fille qui drague pour une relation ponctuelle, mais je revendique une égalité des sexes totale.
Ma chambre est accolée au balcon, ce qui me permet de me réveiller avec le soleil, et sans réveille-matin. Elle est blanche, avec un futon deux places et une petite table basse sur laquelle la statuette est posée. Ma penderie est intégrée dans l'un des murs, et masquée comme les portes coulissantes en bois et papier fin comme dans les demeures japonaises. Sur les murs, des dessins de bambous verts et monochromes donnaient à la pièce un aspect calme et reposant. De part et d'autre de mon lit, des représentations de benzaiten jouant de la musique sur différents instruments, dansèrent sur leurs support plus long que large quand j'ouvris la fenêtre.
Après une tasse de café de la veille, réchauffé au micro-ondes dans une cuisine à la décoration marocaine, où les murs, entre l'orange et le brun, peints au chiffons, reposaient mes yeux après la blancheur immaculée du blanc. J'aimais le patchwork de couleurs chaudes de cette pièce. Je dois bien l'avouer, ce qui m'avait posé le plus de problèmes, ce fut l'électroménager. Mais c'était chose réglée. Tout s'intégrait correctement. Je pris ensuite ma douche dans la petite salle de bain au style vénitien. Les murs étaient recouverts de personnages masqués, colorés, et élégants. Rapidement, la buée de la douche chaude se condensa sur les parois de carrelage peints. Je sorti et me retrouvais nue devant mon miroir encore embué. Malgré cela, je me mis à contempler les avantages et les défauts de mon corps. Pour une femme de trente-cinq ans, je me trouvais plutôt bien, allez, sept sur dix sur l'échelle des bombes. J'avais quelques formes, liées à la sédentarisation de mon métier. Malgré de fréquents passages dans les salles de sports, j'avais des difficultés à les faire disparaître. Des cheveux noirs et lisses effleuraient doucement mes épaules de couleurs blanches. Intérieurement, je me dis que quelques vacances me seraient profitables, de préférence avec une agence de voyage pour célibataires. Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable après tout : avec un peu de chance, je trouverai une personne avec qui partager ma vie. Mon visage, fin, et blanc, me demandait lui aussi un peu de rayonnement, de préférence, différent de celui produit par l'écran de mon ordinateur. Dans le miroir, je croisai mon propre regard, mes pupilles se resserrèrent dans cette étrange impression de se dire : je ressemble à ça... Mais mes yeux bruns ne pouvaient pas modifier la réalité d'une simple pensée.
Rassurée sur certains aspects physique et plus soucieuse de certains autres, je quittais la pièce pour retourner dans la chambre m'habiller. Dans mon (ancien) métier, je me devais d'être toujours élégante, et sérieuse. Après avoir choisi des sous-vêtements conçu pour le sport, pour l'aspect confort (bien m'en pris !), Je sortit de l'armoire à glissière un ensemble tailleur et pantalon bleu marine, avec une chemise blanche ce serait parfait. Des souliers dans les mêmes tons complétaient la tenue. J'attrapais mon sac dans l'entrée avant de sortir de l'appartement. Dans l'ascenseur, j'allumais mon smartphone, utilitaire vital à la vie moderne. Yasmina , ma collègue de bureau, et chef, m'avait déjà envoyé deux messages, le premier pour me dire que M.Trucheau, boulanger de son état, était arrivé pour me rencontrer. Le second, pour me dire qu'il voulait que je maquille ses comptes. J'ai une certaine déontologie, et il est hors de question pour moi de maquiller autre chose que mon visage, et encore, légèrement. Je rejoignis rapidement mon cabinet comptable, et j'y entrais à mon heure habituelle, aux alentours de dix heures du matin.
C'était un cabinet comptable tout ce qu'il y avait de plus banal, avec des murs blancs et la secrétaire derrière un petit pupitre en bois laqué. Le sol en moquette bleu masquait suffisamment le bruit des pas dans une entrée moderne avec des copies de tableaux de Dali aux murs.
« - Bonjour Marine. Comment vas-tu ? Ai-je demandé en prenant le courrier dans ma bannette, tout en évitant de la voir retirer le MP3 de ses oreilles.
- Bonjour Lena, ça pourrait aller mieux... Y'a un client pas content qui t'attend en salle d'attente.
- Ok, je m'en occupe. Et sois plus discrète avec ton baladeur, tu sais ce qui se passera si la boss t'attrape avec ça sur les oreilles ?
- Oui oui... » répondit-elle mollement en remettant l'oreillette à sa place, dans le creux de son oreille tandis que j'allais à la salle d'attente.
« - Monsieur Trucheau ? »
Un homme rondouillard se leva. Je jugeais du personnage alors que celui-ci se dirigeais vers moi. Il portait une chemise blanche à manches courtes avec de fines rayures bleues, ainsi qu'un pantalon de velours et des chaussures en cuir. Il était du type hispanique, avec la tête, mal rasée, aussi ronde que son ventre. Sa toison pectorale, que certaines femmes auraient pris pour une preuve de virilité, ne pouvaient cacher la chaine en or avec un christ au bout. Les poils couraient ensuite sur les bras jusqu'à une gourmette d'un coté, une montre de l'autre. L'homme m'adressa un grand sourire en me disant « Bonjour » sans aucun accent.
Il me tendit la main que je refusais, et, sans même l'emmener dans le bureau, je lui posais la question qui fâche :
« - Alors, est-ce que vous avez enfin mis en place des solutions pour pallier aux pertes financières de votre entreprise.
- Oui, mais ça n'a pas marché. J'espère pouvoir m'arranger avec vous pour que cela ne se voit pas.
- Commencez par me dire ce que vous avez changé dans la gestion de votre entreprise. »
Alors que l'homme gardait le silence, je compris qu'il cherchait une réponse. C'était triste de voir une entreprise familiale couler, mais que pouvais-je y faire, conseiller ? Ca faisait des mois que je m'y employais.
Là, c'était la fin. Et il cherchait à me faire maquiller ses comptes.
« - Je suis désolé Monsieur Trucheau, mais soit vous mettez la clef sous la porte, soit vous vous trouvez un autre cabinet comptable.
- Je pensais justement à la seconde solution.
- Mais cela ne changera pas le problème.
- Nous verrons.
- A votre guise, Marine va vous donner votre dossier comptable. Je vous souhaite bonne chance. »
Je laissai le petit homme là, et me dirigeais vers mon bureau. Cette partie de mon métier m'attriste beaucoup, aujourd'hui encore, quand j'y repense, je suis mélancolique. Mais qui a dit qu'il existait un métier facile ?
Je m'assis dans mon fauteuil comme un sac de patates, ma journée commençait mal. Je venais de perdre un client, et ce n'était que le début de mes ennuis. J'allumais mon ordinateur tandis que je laissais la tristesse m'envahir en cherchant un endroit où poser mon regard. Le bureau, en verre et en métal, sur lequel était posé l'ensemble de mon matériel de travail : l'ordinateur, la calculatrice, un cahier, et un stylo plume. Le cadre photo d'une enfance révolue avec ses parents rappelait à mes clients que j'étais aussi une femme. Contre un mur, une armoire métallique contenait les dossiers nécessitant plus d'intérêts que les autres. A sa droite, une petite imprimante A4 couleurs pour l'édition des documents nécessaires. J'avais remplacé le Dali au mur par une œuvre qui me plaisait bien plus : une affiche du Film Star-wars épisode VI. Le quatrième mur, à droite de mon bureau était en réalité une immense fenêtre qui me permettait de voir ce qui se passait un peu plus bas dans la rue.
« - Salut. »
Yasmina, ma boss, me regardait depuis l'encadrement de porte
« - Bonjour, ça va ?
- Trucheau est parti ?
- Oui, désolée, il n'a pas ...
- Je sais, mais je me demandais quand est-ce que tu allais prendre la décision de le mettre dehors.
- Pardon ?
- Si tu avais maquillé ses comptes j'aurais dû te licencier.
- Je suis gentille, mais pas à ce point là.
- J'ai vu. Et cela tombe bien : j'ai plusieurs dossier qui ont besoin d'une assistante sociale patiente. Et vu que tu disposes des compétences, tu t'en occuperas. »
Je pris mes nouvelles responsabilités comme un coup de poignard. Désormais, j'allais m'occuper des sociétés mal en point. Un vrai calvaire.
La journée commençait mal, dans tout les sens du terme. Mais un rappel sur mon agenda informatique me signifia qu''elle pouvait mieux finir : Speed dating, ce soir, à vingt-une heure au café Gambetta.
« - Ok, mais si tu pouvais me laisser quelques autres dossiers histoire de me changer les idées de temps en temps.
- Comme tu veux, je t'en laisse deux ou trois. On se voit tout à l'heure pour le repas. »
Le reste de la journée se déroula dans la continuité : mal. Je passerais ici sous silence l'ensemble des contrariétés qui ont émaillés cette journée. Mais, vers vingt heures, à la fin de ma journée de travail, j'étais comme une cocotte minute sur le point d'exploser. Ma capacité de tolérance largement dépassée, et mon stock de gentillesse journalière épuisée depuis quatorze heures trente, je me dirigeais vers le lieu du speed dating dans un état proche du boxeur qui monte défendre son titre.
Là encore, dans la droite ligne de la journée, ce fut navrant. Beaucoup d'hommes se montrèrent intéressés, mais, pour moi, aucun ne valut le coup que je prenne un numéro de téléphone. Entre le célibataire endurci qui cherche quelqu'un pour partager sa vie sans faire de concessions, le type qui cherche une histoire d'un soir, et celui qui habite encore chez ses parents et qui n'a pas de boulot... Autant dire que j'ai vraiment perdu mon temps. Je sorti avant la fin de la soirée, ne voyant aucune raison particulière de m'y attarder.
Je me dirigeais vers mon lieu de résidence quand cela s'est produit. A cette heure, en pleine semaine, et dans un quartier résidentiel, les rues sont vides. Je n'ai pas vraiment peur d'être agressée, en particulier parce que j'ai un taser dans le sac. Mais, j'aurais vraiment dû changer de trottoir quand il est arrivé en face de moi.
Un gothique, vingt-cinq ans, avec une pelle de chantier sur l'épaule. Il avait les cheveux rasés, et des piercing un peu partout sur le visage. Un visage blanc et soulignés à certains endroit de noir et de mauve. Son long manteau de cuir noir, posé sur ses épaules, était ouvert sur un ensemble qui aurait pu appartenir à des participants d'une soirée sadomasochistes. Chaines, piques, menottes, rien ne manquait. Réel ou décoratif, je n'en savais rien. Mais je ne quittais pas le personnage des yeux tandis que nous nous croisions sur ce petit bout de trottoir bitumé. Il sentit mon inquiétude, car, pour me rassurer, il m'adressa la parole d'un « Bonsoir » poli avant de poursuivre son chemin sans se retourner. De mon coté, je ne pu détourner le regard de cet étrange individu qu'une fois qu'il eut fait une quinzaine de mètres derrière moi.
Je repris alors mon chemin. Ignorant que, par inadvertance, il venait de changer mon destin. Au bout de vingt mètres environs, il y avait un petit garage. Je fut violement attrapée et jetée à l'intérieur. Sur le coup, de la surprise, je ne sus quoi faire. Mais j'eue tout de même la présence d'esprit de mettre la main dans mon sac pour attraper le taser.
J'identifiais mon agresseur, un homme, la trentaine. Je ne me rappelle plus du reste, c'était trop confus, et, avec le recul et la peur, je me dis qu'une description serait totalement incongrue. En revanche, je me rappelle parfaitement ses yeux : ils étaient rouges, et lumineux dans cette pénombre.
« - Enfin je te tiens !
- Mais vous êtes malade ! Laissez-moi tranquille ! Hurlais-je.
- Ne fait pas l'innocente ! Je t'ai sentie ! Bats-toi !
- Au secours ! A l'aide ! Hurlais-je tandis qu'il venait vers moi d'un pas décidé.
La porte du garage ouverte sur la rue. Et lui, devant, me barrait tout espoir de sortie. Mon seul échappatoire, était les ténèbres du petit garage. Je m'y enfonçais, terrifiée par cet homme aux yeux de feu.
« - Allez ! Défends-toi ! Tu n'en sera que meilleure ! »
Je suis une femme, et mon esprit interpréta immédiatement le sens de ces paroles pour le traduire en un viol quasi-immédiat.
Nous tournâmes ainsi autour d'un véhicule. Lui cherchant à m'attraper, et moi, me dérobant et hurlant. Il ne cessait de m'encourager à l'affronter, et je ne cessais d'appeler à l'aide. Les minutes passaient comme des heures et personne n'intervenait. Soudain, il fit un bond et atterrit sur le toit de la voiture derrière laquelle je m'étais réfugiée.
« - Mais à quoi tu joues catin ? » me demanda-t-il en s'accroupissant pour se mettre à ma hauteur, et descendre du véhicule.
Je choisi ce moment pour utiliser mon arme. Le taser crépita sur sa poitrine. Puis, je reculais, l'appareil électrique encore entre mes main. Il était encore debout, et regardais alternativement mon arme et son tee-shirt.
« - Excuse-moi, tu voulais faire quelque chose ? »
Je me mis à maudire le fabricant de cette arme d'autodéfense qui ne fonctionnait pas.
« - Laissez-moi tranquille ! Ou j'appelle la police !
- C'était peut-être ça que tu voulais faire ? » Me répondit-il, ignorant superbement la remarque aux forces de l'ordre. Le coup de poing fut extrêmement rapide et d'une violence telle que j'en eut le souffle coupé. Dans le même temps, mon esprit s'emballa, et je sentis que quelque chose cassait. Pas un os, pas un cartilage, ni même un muscle qui éclatait. Non, ça s'était brisé comme on casse une vitre ou un miroir. L'impact avait rayonné de mon ventre jusqu'au bout de mes cheveux. Mon esprit ne percevait plus les menaces, et mes réflexions furent extrêmement limitées.
Tandis que je m'affaissais devant mon agresseur, encore sous le choc, je vis une qu'une autre personne se tenait dans l'encadrement du garage. L'homme était chauve et tenait une pelle de chantier. Le gothique.
« - Tire-toi ou je te bute ! Dit simplement mon agresseur sans desserrer ses dents.
- Fait ce que tu veux. Moi, je ne fais que regarder. » Répondit le nouvel arrivant, détruisant ainsi mes derniers espoir de sauvetage.
A ma grande surprise, celui qui m'avait agressé leva la main gauche, telle une griffe, au-dessus de ma tête. Avant de la ramener au-dessus de mon front en un mouvement sec. Mon esprit hurlait que j'étais en danger, mais mon corps refusait de bouger.
L'homme recula de trois pas, totalement interdit. Il aurait dû se passer quelque chose. Quoi ? je n'aurais su le dire à ce moment là. Une chose était certaine, ce n'était pas quelque chose de bénéfique à mon égard.
« - Qu'as-tu fait, immonde bâtard ! Murmura mon agresseur en reportant son attention sur le gothique.
- Qui ? Moi ? Rien. Tu t'es gouré de cible tout seul, comme un grand.
- Mais alors !? Je...
- Ouaip. Tu t'expliqueras avec lui. »
Mon attaquant se jeta sur le jeune homme en hurlant. D'un seul mouvement, rapide et précis, ce dernier le frappa d'un énorme coup de pelle sur le dessus du crâne. Cela eut pour effet de coucher son agresseur (et le mien, pour le coup) au sol devant lui. Après lui avoir mit quelques coups de pieds au visage, il se dirigea vers moi. Il s'accroupit, pour poser son visage en face du mien. Tandis que j'essayais d'inspirer comme une carpe hors de l'eau.
« - Pas facile de respirer hein... Pour lui... ne vous inquiétez pas : il est solide, il lui en faut plus. »
Alors que mes yeux se reportait sur l'homme au sol, je vis qu'il changeait d'aspect. Il brûlait de l'intérieur, la fumée était rapidement éparpillée dans le vent. Devant mon regard fixé sur la disparition, le jeune homme se retourna pour constater l'étrange disparition en cours de progression.
« - Ah... Ouais... Va falloir que j'explique ça aussi... On a tout notre temps. Dit-il en me regardant de nouveau dans les yeux. Mais, pour commencer, le mieux est que vous dormiez tandis que je vous emmène en sécurité. »
Avec le stress, l'inquiétude, et ce qui venait de se passer, je n'avais, à ce moment là, aucune envie de dormir. Mon esprit était tourmenté de questions que ma bouche ne pouvait prononcer. Pourtant, je perdis immédiatement connaissance quand il me toucha le front de deux doigts.
« - Je suis désolé Monsieur Trucheau, mais soit vous mettez la clef sous la porte, soit vous vous trouvez un autre cabinet comptable.
- Je pensais justement à la seconde solution.
- Mais cela ne changera pas le problème.
- Nous verrons.
- A votre guise, Marine va vous donner votre dossier comptable. Je vous souhaite bonne chance. »
Je laissai le petit homme là, et me dirigeais vers mon bureau. Cette partie de mon métier m'attriste beaucoup, aujourd'hui encore, quand j'y repense, je suis mélancolique. Mais qui a dit qu'il existait un métier facile ?
Je m'assis dans mon fauteuil comme un sac de patates, ma journée commençait mal. Je venais de perdre un client, et ce n'était que le début de mes ennuis. J'allumais mon ordinateur tandis que je laissais la tristesse m'envahir en cherchant un endroit où poser mon regard. Le bureau, en verre et en métal, sur lequel était posé l'ensemble de mon matériel de travail : l'ordinateur, la calculatrice, un cahier, et un stylo plume. Le cadre photo d'une enfance révolue avec ses parents rappelait à mes clients que j'étais aussi une femme. Contre un mur, une armoire métallique contenait les dossiers nécessitant plus d'intérêts que les autres. A sa droite, une petite imprimante A4 couleurs pour l'édition des documents nécessaires. J'avais remplacé le Dali au mur par une œuvre qui me plaisait bien plus : une affiche du Film Star-wars épisode VI. Le quatrième mur, à droite de mon bureau était en réalité une immense fenêtre qui me permettait de voir ce qui se passait un peu plus bas dans la rue.
« - Salut. »
Yasmina, ma boss, me regardait depuis l'encadrement de porte
« - Bonjour, ça va ?
- Trucheau est parti ?
- Oui, désolée, il n'a pas ...
- Je sais, mais je me demandais quand est-ce que tu allais prendre la décision de le mettre dehors.
- Pardon ?
- Si tu avais maquillé ses comptes j'aurais dû te licencier.
- Je suis gentille, mais pas à ce point là.
- J'ai vu. Et cela tombe bien : j'ai plusieurs dossier qui ont besoin d'une assistante sociale patiente. Et vu que tu disposes des compétences, tu t'en occuperas. »
Je pris mes nouvelles responsabilités comme un coup de poignard. Désormais, j'allais m'occuper des sociétés mal en point. Un vrai calvaire.
La journée commençait mal, dans tout les sens du terme. Mais un rappel sur mon agenda informatique me signifia qu''elle pouvait mieux finir : Speed dating, ce soir, à vingt-une heure au café Gambetta.
« - Ok, mais si tu pouvais me laisser quelques autres dossiers histoire de me changer les idées de temps en temps.
- Comme tu veux, je t'en laisse deux ou trois. On se voit tout à l'heure pour le repas. »
Le reste de la journée se déroula dans la continuité : mal. Je passerais ici sous silence l'ensemble des contrariétés qui ont émaillés cette journée. Mais, vers vingt heures, à la fin de ma journée de travail, j'étais comme une cocotte minute sur le point d'exploser. Ma capacité de tolérance largement dépassée, et mon stock de gentillesse journalière épuisée depuis quatorze heures trente, je me dirigeais vers le lieu du speed dating dans un état proche du boxeur qui monte défendre son titre.
Là encore, dans la droite ligne de la journée, ce fut navrant. Beaucoup d'hommes se montrèrent intéressés, mais, pour moi, aucun ne valut le coup que je prenne un numéro de téléphone. Entre le célibataire endurci qui cherche quelqu'un pour partager sa vie sans faire de concessions, le type qui cherche une histoire d'un soir, et celui qui habite encore chez ses parents et qui n'a pas de boulot... Autant dire que j'ai vraiment perdu mon temps. Je sorti avant la fin de la soirée, ne voyant aucune raison particulière de m'y attarder.
Je me dirigeais vers mon lieu de résidence quand cela s'est produit. A cette heure, en pleine semaine, et dans un quartier résidentiel, les rues sont vides. Je n'ai pas vraiment peur d'être agressée, en particulier parce que j'ai un taser dans le sac. Mais, j'aurais vraiment dû changer de trottoir quand il est arrivé en face de moi.
Un gothique, vingt-cinq ans, avec une pelle de chantier sur l'épaule. Il avait les cheveux rasés, et des piercing un peu partout sur le visage. Un visage blanc et soulignés à certains endroit de noir et de mauve. Son long manteau de cuir noir, posé sur ses épaules, était ouvert sur un ensemble qui aurait pu appartenir à des participants d'une soirée sadomasochistes. Chaines, piques, menottes, rien ne manquait. Réel ou décoratif, je n'en savais rien. Mais je ne quittais pas le personnage des yeux tandis que nous nous croisions sur ce petit bout de trottoir bitumé. Il sentit mon inquiétude, car, pour me rassurer, il m'adressa la parole d'un « Bonsoir » poli avant de poursuivre son chemin sans se retourner. De mon coté, je ne pu détourner le regard de cet étrange individu qu'une fois qu'il eut fait une quinzaine de mètres derrière moi.
Je repris alors mon chemin. Ignorant que, par inadvertance, il venait de changer mon destin. Au bout de vingt mètres environs, il y avait un petit garage. Je fut violement attrapée et jetée à l'intérieur. Sur le coup, de la surprise, je ne sus quoi faire. Mais j'eue tout de même la présence d'esprit de mettre la main dans mon sac pour attraper le taser.
J'identifiais mon agresseur, un homme, la trentaine. Je ne me rappelle plus du reste, c'était trop confus, et, avec le recul et la peur, je me dis qu'une description serait totalement incongrue. En revanche, je me rappelle parfaitement ses yeux : ils étaient rouges, et lumineux dans cette pénombre.
« - Enfin je te tiens !
- Mais vous êtes malade ! Laissez-moi tranquille ! Hurlais-je.
- Ne fait pas l'innocente ! Je t'ai sentie ! Bats-toi !
- Au secours ! A l'aide ! Hurlais-je tandis qu'il venait vers moi d'un pas décidé.
La porte du garage ouverte sur la rue. Et lui, devant, me barrait tout espoir de sortie. Mon seul échappatoire, était les ténèbres du petit garage. Je m'y enfonçais, terrifiée par cet homme aux yeux de feu.
« - Allez ! Défends-toi ! Tu n'en sera que meilleure ! »
Je suis une femme, et mon esprit interpréta immédiatement le sens de ces paroles pour le traduire en un viol quasi-immédiat.
Nous tournâmes ainsi autour d'un véhicule. Lui cherchant à m'attraper, et moi, me dérobant et hurlant. Il ne cessait de m'encourager à l'affronter, et je ne cessais d'appeler à l'aide. Les minutes passaient comme des heures et personne n'intervenait. Soudain, il fit un bond et atterrit sur le toit de la voiture derrière laquelle je m'étais réfugiée.
« - Mais à quoi tu joues catin ? » me demanda-t-il en s'accroupissant pour se mettre à ma hauteur, et descendre du véhicule.
Je choisi ce moment pour utiliser mon arme. Le taser crépita sur sa poitrine. Puis, je reculais, l'appareil électrique encore entre mes main. Il était encore debout, et regardais alternativement mon arme et son tee-shirt.
« - Excuse-moi, tu voulais faire quelque chose ? »
Je me mis à maudire le fabricant de cette arme d'autodéfense qui ne fonctionnait pas.
« - Laissez-moi tranquille ! Ou j'appelle la police !
- C'était peut-être ça que tu voulais faire ? » Me répondit-il, ignorant superbement la remarque aux forces de l'ordre. Le coup de poing fut extrêmement rapide et d'une violence telle que j'en eut le souffle coupé. Dans le même temps, mon esprit s'emballa, et je sentis que quelque chose cassait. Pas un os, pas un cartilage, ni même un muscle qui éclatait. Non, ça s'était brisé comme on casse une vitre ou un miroir. L'impact avait rayonné de mon ventre jusqu'au bout de mes cheveux. Mon esprit ne percevait plus les menaces, et mes réflexions furent extrêmement limitées.
Tandis que je m'affaissais devant mon agresseur, encore sous le choc, je vis une qu'une autre personne se tenait dans l'encadrement du garage. L'homme était chauve et tenait une pelle de chantier. Le gothique.
« - Tire-toi ou je te bute ! Dit simplement mon agresseur sans desserrer ses dents.
- Fait ce que tu veux. Moi, je ne fais que regarder. » Répondit le nouvel arrivant, détruisant ainsi mes derniers espoir de sauvetage.
A ma grande surprise, celui qui m'avait agressé leva la main gauche, telle une griffe, au-dessus de ma tête. Avant de la ramener au-dessus de mon front en un mouvement sec. Mon esprit hurlait que j'étais en danger, mais mon corps refusait de bouger.
L'homme recula de trois pas, totalement interdit. Il aurait dû se passer quelque chose. Quoi ? je n'aurais su le dire à ce moment là. Une chose était certaine, ce n'était pas quelque chose de bénéfique à mon égard.
« - Qu'as-tu fait, immonde bâtard ! Murmura mon agresseur en reportant son attention sur le gothique.
- Qui ? Moi ? Rien. Tu t'es gouré de cible tout seul, comme un grand.
- Mais alors !? Je...
- Ouaip. Tu t'expliqueras avec lui. »
Mon attaquant se jeta sur le jeune homme en hurlant. D'un seul mouvement, rapide et précis, ce dernier le frappa d'un énorme coup de pelle sur le dessus du crâne. Cela eut pour effet de coucher son agresseur (et le mien, pour le coup) au sol devant lui. Après lui avoir mit quelques coups de pieds au visage, il se dirigea vers moi. Il s'accroupit, pour poser son visage en face du mien. Tandis que j'essayais d'inspirer comme une carpe hors de l'eau.
« - Pas facile de respirer hein... Pour lui... ne vous inquiétez pas : il est solide, il lui en faut plus. »
Alors que mes yeux se reportait sur l'homme au sol, je vis qu'il changeait d'aspect. Il brûlait de l'intérieur, la fumée était rapidement éparpillée dans le vent. Devant mon regard fixé sur la disparition, le jeune homme se retourna pour constater l'étrange disparition en cours de progression.
« - Ah... Ouais... Va falloir que j'explique ça aussi... On a tout notre temps. Dit-il en me regardant de nouveau dans les yeux. Mais, pour commencer, le mieux est que vous dormiez tandis que je vous emmène en sécurité. »
Avec le stress, l'inquiétude, et ce qui venait de se passer, je n'avais, à ce moment là, aucune envie de dormir. Mon esprit était tourmenté de questions que ma bouche ne pouvait prononcer. Pourtant, je perdis immédiatement connaissance quand il me toucha le front de deux doigts.
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